Un extrait du communiqué de Véronique Margron

Présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France, qui nous invite à la fraternité, l’hospitalité et la compassion.

Paris ce 16 mars 2020,

« Suis-je le gardien de mon frère ? » (Gn 4, 9)

 Chers toutes et tous,

Malgré les beaux jours, nous sommes en pleine tempête. Celle-ci est sournoise car invisible et tapie. Mais elle est bien réelle et pour beaucoup, en ce monde et dans notre pays elle les a déjà atteints de plein fouet, avec son cortège de douleurs et de questions. (…) Nous omettons les paragraphes où elles rappellent bien évidemment les consignes fermes du gouvernement et des consignes pratiques pour les communautés religieuses

(…)

La fraternité

Il ne s’agit pas de combattre l’expansion du virus seulement pour nous-même, mais au nom de la fraternité, au nom du souci d’autrui, des plus fragiles d’abord de nos sociétés. Malades, migrants, sans domiciles, personnes pauvres et bien d’autres. Nos sociétés, nous-mêmes peut-être, nous mettons habituellement des femmes et des hommes, des groupes humains en quarantaine, au loin. Parfois nous en faisons des boucs-émissaires. Notre histoire, y compris religieuse, en porte les stigmates, aujourd’hui toujours.

La « quarantaine » nécessaire où il nous est demandé d’être désormais, pourrait alors avoir cette vertu spirituelle de nous rapprocher par la foi et par le coeur de tous ces visages vulnérables, rejetés, laissés pour compte, et de tous les souffrants.

La fraternité c’est encore le souci de notre système de santé et de l’ensemble des soignants qui le font vivre au quotidien. Ils sont sur le pont pour nous tous. Nous savons leur compétence, leur implication. Nous connaissons aussi ses limites, y compris dans un pays riche comme le nôtre. Ne participons pas, par négligence ou imprudence à le tendre un peu plus. Dans les semaines à venir arriveront plus encore de patients et de patients graves. Le virus peut toucher tout le monde et des formes graves peuvent se développer chez tous. La fraternité nous intime de porter le souci de faire tout notre possible pour ne pas enrayer plus encore les services spécialisés, voire l’ensemble de système de soins, et épuiser davantage celles et ceux qui se donnent sans compter. Disons-leur notre reconnaissance.

L’hospitalité  (…)

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