Anne Soupa Pour l’amour de Dieu

Le 21 mai 2020, fête de l’Ascension, une femme se porte publiquement candidate à l’archevêché de Lyon, laissé vacant par la démission du cardinal Barbarin dans les conditions que l’on sait. Cette femme s’attend bien sûr à des réactions de soutien comme de réprobation mais pas à la véritable tempête médiatique qui va toucher la France, même non chrétienne, et qui va s’étendre jusqu’au bout du monde en quelques semaines. Que s’est-il donc passé ? Pourquoi ce trouble, pourquoi cet intérêt – et surtout, pourquoi ce geste ?

Anne Soupa n’est pas une inconnue dans l’Eglise : depuis plus de trente-cinq ans elle l’a servie comme bibliste, directrice d’une importante revue, écrivain, fondatrice d’associations de laïcs… Forte de cette longue pratique de terrain et de sa culture théologique, elle ne se contente pas ici de raconter le séisme, d’analyser les résistances, de répondre aux objections, mais elle énonce aussi les implications profondes de sa démarche. Et l’on découvre – à l’encontre d’une tradition qui est beaucoup plus complexe que ce qu’en dit le discours officiel – ce que pourrait être une charge d’évêque laïc, largement ouverte aux non-pratiquants, dans une gouvernance de dialogue et de rassemblement recentrée sur l’essentiel de l’Evangile. Plus qu’un recueil de revendications, voici un livre d’Espérance pour tous.

 

Partage de la réponse d’Anne Soupa à tous les anonymes qui l’ont soutenues en signant la pétition.

À vous, chers amis pétitionnaires, bonjour,

C’était entre le 30 mai et la fin de l’été 2020… Vous avez été 17780 à me soutenir dans ma démarche pour être nommée archevêque de Lyon. C’est beaucoup ! Vous ne vous en rendiez peut-être pas compte, mais cela m’a fait un bien fou de savoir que je n’étais pas seule à porter une affaire pareille. Qu’une femme puisse dire : « Evêque ? Et pourquoi pas moi… », c’est une révolution dans nos têtes. Plus nous serons nombreux à la porter, mieux la réalité suivra. Aussi je vous remercie chaleureusement de votre concours.

J’aurais voulu le faire plus tôt, mais l’informatique et moi avons parfois du mal à nous accorder… Aujourd’hui, la sortie de mon livre m’en donne l’occasion. J’y ai raconté « notre » aventure, rapporté les objections qui m’avaient été faites, et essayé de dessiner ce que pourrait être le programme d’un évêque comme tout le monde, simplement laïc. Chaque page de ce livre est un plaidoyer. Il est temps que, « pour l’amour de Dieu », l’Église catholique se déleste de ses pesanteurs cléricales et qu’elle dise « oui », à la vie, aux autres, quels qu’ils soient.

Même après la nomination d’un archevêque à Lyon, ma candidature court toujours, partout où un diocèse est vacant, car elle n’a reçu aucune réponse du Nonce apostolique (l’« ambassadeur du Vatican » en France, qui fait office d’intermédiaire sur ces sujets). Avec les 7 femmes qui ont fait une démarche similaire le 22 juillet, et bien d’autres encore silencieuses, nous restons dans l’attente.

Il n’y a pas que ma candidature qui court toujours. Les vôtres aussi ! Ah, bien sûr, vous n’avez candidaté à aucune fonction, mais vous avez exprimé un désir, de soutien… de changement… de sens…. Lequel ? Je pourrais ne pas vouloir savoir. Mais j’avoue un besoin simple et naturel : celui de connaître ceux qui m’ont aidée et soutenue.
C’est pourquoi je propose que, dans un prochain courrier, nous y réfléchissions ensemble.

Je vous remercie de votre disponibilité.

Avec ma gratitude,

votre sœur, Anne Soupa

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