Pour une Église au visage d’Évangile – Conférence Monique Hébrard

Monique Hébrard n’a pas développer toutes les urgences exprimées dans son livre, mais elle a développé 2 portes d’entrées : La synodalité, la collégialité et l’attention au monde.

La synodalité

hebrardIl est nécessaire et impératif aujourd’hui de décentraliser et ne plus se contenter des discours du Magistère. Le travail des théologiens doit être mieux pris en compte par le Magistère qui doit, de plus, s’appuyer sur le « Sensus Fidelium » (le sens de la foi des fidèles).

Monique qui a accompagné 14 synodes diocésains il y a déjà de nombreuses années, fait remarquer qu’à l’époque, les questions soulevées (celle des divorcés remariés par exemple) n’avaient pas droit de cité à Rome. Le Papa François a changé considérablement la donne dans la pédagogie prise en compte lors du Synode de la famille. Il y a eu de vrais échanges, notamment dans le travail en carrefours des Évêques, et toutes les questions ont été prise en compte. La synodalité semble en marche avec ce Pape au niveau de Rome, mais il faut aussi que cette réalité se vive dans les paroisses, ce qui est loin d’être le cas.

L’attention au monde ou l’écoute et le principe de réalité

hebrard 2Dans « la joie de l’Évangile », le Pape parle souvent d’écoute du monde et ne supporte pas l’enfermement de l’Église. L’Église doit écouter et particulièrement, celles et ceux  à qui elle a fait du mal. L’Église doit être en sortie : « sortir de son propre confort et avoir le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile » (n°20).

Monique Hébrard continue en insistant sur le débat qui existe entre Pastorale et Doctrine. Ce débat est présent partout aujourd’hui, dans les conférences épiscopales et aussi dans nos communautés chrétiennes.

Celles et ceux qui défendent la doctrine font passer la vérité avant toute chose. Mais souligne Monique Hébrard, qu’est que la vérité. La vérité est toujours en chemin « : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » nous dit Jésus dans les récits évangéliques. « Avec la sainte intention de leur communiquer la vérité sur Dieu et sur l’être humain, en certains occasions, nous leur donnons un faux dieu ou un idéal humain qui n’est pas vraiment chrétien » (Joie de l’Évangile n°41).

Si l’état de l’Église semble préoccupant aujourd’hui, Monique souligne qu’il en est de même pour notre société. Nous assistons à un effondrement d’un type de civilisation, d’un type de culture.

Cependant, en conclusion, se référant au livre d’Isaïe, Monique souligne que du nouveau est en train de naître. Ce sont ces « pépites » qu’il nous faut recueillir et porter : (quelques exemples :500 maisons d’Évangile dans le diocèse d’Arras où des petits groupes partagent la Parole, des jeunes qui s’engagent auprès des Migrants, des célébrations autrement etc….

Notre mission est de recueillir ces pépites et de les mettre en valeur aux yeux du monde.

Les échanges qui ont suivi ont pointé quelques pistes à explorer :

  • La nécessité de la présence au monde et d’une relation personnelle au Christ.
  • L’intériorité
  • L’ouverture à d’autres cultures, à d’autres religions, ce qui nous invite à creuser nos propres racines. Pour dialoguer, il faut être au clair avec ce que nous proclamons. En exemple, Monique rapporte l’expérience d’un dialogue très riche entre chrétiens et musulmans sur la miséricorde à partir du psaume 138.

Certains ont souligné dans notre diocèse le déficit de dialogue : par exemple, il n’y pas eu de synode diocésain depuis au moins 40 ans, voir plus. Et si l’Évêque exprime l’intention d’organiser en 2017 un congrès eucharistique diocésain dans sa lettre pastorale, les chrétiens semblent, pour l’instant, bien loin de cette réalité. Comment ce congrès va-t-il intégrer la parole des chrétiens ? C’est une question peut-être prématurée, mais le temps passe vite.

En tous cas, si nous voulons faire avancer le dialogue, c’est ensemble qu’il nous faut agir.

C’est un véritable défi pour l’avenir.

Échos non exhaustifs recueillis par Claude Besson

 

Interview de Monique Hébrard à Radio Fidélité

Quelles urgences pour l’Eglise catholique ?

 

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