Hiver, une méditation de Jacques Musset

L’hiver est une saison souvent décriée à cause de ses côtés sombres, froids, austères. On a l’impression que la nature est sans vie : les arbres sont dénudés, leurs branches paraissent mortes, les carrés et les allées s’envahissent d’herbe. Mes vieux pruniers ressemblent à des grands escogriffes ébouriffés d’où la vie s’est retirée, mes plants de framboisiers ne sont plus que des tiges desséchées, les fraisiers des vieillards racornis, les cassissiers épuisés. Ça, c’est l’apparence. Il ne faut jamais se fier aux apparences. En réalité, la terre et les plantes se recueillent après avoir beaucoup donné et reconstituent leurs énergies pour se remettre de nouveau à l’ouvrage, l’heure venue. (…)

Il faut du temps, dans l’ordre humain comme dans l’ordre végétal, pour éviter l’épuisement et reconstituer énergies, force vitale et capacités de resurgir. L’hiver est pour moi le symbole de cette lente et longue gestation de l’humain qui se fait au creux des vies sans tambour ni trompette, sans ostentation et sans démonstration de puissance.

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