De la nuit à la lumière

Dimanche 27 mars 2016 – Pâques – Jean 20, 1-9

TombeauvideEn ce matin de Pâques, quelque chose a changé : la pierre roulée à la va vite, juste avant le sabbat, devant le sépulcre de Jésus, a été enlevée. Le sabbat achevé, Marie-Madeleine, encore enveloppée des ténèbres de la nuit, est déconcertée. Pénètre-t-elle dans le sépulcre ? Nous ne le savons pas. Mais elle sait qu’il n’est plus là : on l’a enlevé et on l’a déplacé. Le corps de Jésus a été manipulé et elle se demande où on a pu le déposer. Son premier mouvement est de courir avertir les disciples.

Eux aussi partent en courant en sens inverse vers le tombeau. Celui que Jésus aimait arrive le premier, observe « en se penchant » les linges posés à plat, mais il ne peut faire un pas de plus pour entrer dans le tombeau. Pierre, arrivé à son tour, entre dans le tombeau et à l’intérieur de ce tombeau sans cadavre, constate aussi les linges déposés. Ce pas de Pierre à l’intérieur du tombeau permet-il au disciple arrivé le premier d’entrer à son tour ? Manquait-il de force pour y entrer seul ? Il entre alors, il voit et il croit.

Il croit les paroles de Marie-Madeleine ou croit-il autre chose ? Quel sens aurions-nous donné nous-mêmes à ce vide inexplicable à vue d’homme ?

Ce corps du Rabbi Jésus, aimé et pleuré, a disparu. Perplexité, questionnement, tristesse et désespoir sont au tournant. Les disciples n’avaient pas encore compris, nous dit Jean, qu’il fallait qu’il ressuscite. Aussi ils retournent chez eux tout bonnement : que faire d’autre ? Dans nos vies, ces temps d’incompréhension devant les événements et ces temps d’accablement surviennent. Ils nous laissent raidis dans notre désarroi et repliés sur nous-mêmes.

Une Parole inattendue donnera un sens plénier à cette absence : nos yeux dessillés y discerneront la Présence du Ressuscité. Marie-Madeleine retournera vers les disciples pour leur annoncer qu’elle a vu le Seigneur et qu’il lui a donné un message. Son père est notre père, son Dieu est notre Dieu. Espérons et avertissons-nous les uns les autres : la perte de repères peut devenir, après maintes courses en tous sens, lumière et présence essentielles de notre Seigneur Jésus-Christ dans nos vies.
Cécile Vuillaume

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