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Un ouvrage d’avant-garde qui invite à repenser le christianisme à la lumière du féminisme et des questions de genre

Ce que dit l’éditeur

Et si le féminisme était l’avenir du christianisme ? Tandis que le modèle patriarcal semble trouver son meilleur refuge du côté des religions, et que l’Église catholique connait une crise sans précédent, cette question semble plus que jamais essentielle.

Cet ouvrage interroge l’attitude des Églises chrétiennes à l’égard des questions de genre il propose un état des lieux qui s’appuie sur les sciences sociales, l’expérience d’associations engagées en faveur de l’égalité de toutes les personnes baptisées, mais aussi les travaux considérables des théologiennes féministes, encore peu connus en France

Penser les rapports de pouvoir, s’engager en faveur d’Églises inclusives, ouvrir de nouvelles perspectives théologiques pour repenser la vie pastorale, l’organisation ecclésiale, la liturgie et jusqu’à nos représentations de Dieu et voilà les contours d’un programme résolument féministe.
Le nouveau souffle d’un christianisme en crise ?

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Les théologies féministes, nées au milieu du xx^e siècle, sont aujourd’hui encore perçues comme inquiétantes et suspectes, car s’attaquant à une question de fond : la religion chrétienne peut-elle exister sans l’oppression qu’elle génère dans le domaine sexué ? C’est aussi la question que pose cet ouvrage, qui interroge les représentations de Dieu.e, les rites, les mots pour le dire, l’organisation institutionnelle de la religion, autant que les attitudes des Églises à l’égard des sexualités, des genres, des modèles familiaux, des conceptions du corps et de la reproduction.

Comme pour le genre, les théologies féministes ont fait – et font encore – polémique car elles sont perçues comme des outils critiques, incompatibles avec la révélation chrétienne. En cela, elles ont été jugées négativement dès leurs débuts et vigoureusement tenues à l’écart par les institutions ecclésiales mais aussi par les facultés de théologie, notamment catholiques. En les sortant de l’ombre, ce livre met à disposition d’un large public toutes ces réflexions fécondes, encore peu diffusées en France, et qui, loin d’être incompatibles avec le christianisme, apparaissent comme son nouveau souffle.

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Anne Guillard est docteure en théologie et en théorie politique. Elle a cofondé la collective Oh My Goddess !. Elle est l’autrice de Une autre Église est possible (avec Laurent Grzybowski, Temps présent, 2019) et de Plaidoyer pour un nouvel engagement chrétien (avec Pierre-Louis Choquet et Jean-Victor Elie, Éditions de l’Atelier, 2017).

Lucie Sharkey est psychologue clinicienne en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. Elle est co-fondatrice de la collective Oh My Goddess !.

Un livre proposé par Joël Couffignal

Cet ouvrage devrait intéresser tous ceux qui ont participé de près ou de loin à la gestion de la paroisse de Sautron selon le canon 517-2 du code de droit canonique. Il rapporte en effet l’expérience vécue dans une paroisse de la région parisienne durant 12 années, entre 1974 et 1986. Durant cette période, c’est une équipe, avec en son sein un prêtre (Michel Jondot) et une équipe de laïcs, dont une femme, Christine Fontaine, qui ont animé en équipe la vie de la paroisse. Cette expérience fut très riche, et a permis que beaucoup de personnes reviennent vers l’Eglise, attirées par la simplicité et la vérité des relations entre les personnes, et la vie évangélique qui s’y développait.

Le jésuite Joseph Moingt précise dans la préface de l’ouvrage :

« Aujourd’hui l’urgence est d’aider l’Eglise à aborder des temps radicalement nouveaux, ce qu’elle ne fera pas sans accepter pour elle-même des changements radicaux, sous peine de perdre encore davantage de fidèles et de renoncer à annoncer l’Évangile à ce monde nouveau. Nous savons que de toute façon, si unie qu’elle se veuille dans l’unité de la foi et de la charité, elle sera considérablement diminuée et dispersée : c’est sous cet angle qu’elle doit considérer son avenir, comme un retour non au passé, mais à l’origine, seule capable de lui redonner vie, « autrement », mais dans la petitesse et l’audace qu’elle reçut en dot ».

La paroisse de Sautron a vécu une expérience du même type que celle relatée dans l’ouvrage, durant 12 ans également, entre 2009 et 2021, avec un prêtre (Jean-Yves Saunier), une coordinatrice (Marie-Christine Andrieux) durant les six premières années, puis avec leurs successeurs. A cette occasion, beaucoup de personnes sont également revenues vers l’Église. Il y a des résonances fortes entre l’expérience relatée dans l’ouvrage et ce qui a été vécu à Sautron. La question de la gouvernance est clairement posée, avec les places respectives des clercs et des laïcs, toujours à ajuster.

A l’heure où les églises sont désertées et le nombre de prêtres est en chute libre, cette expérience est d’une saisissante actualité. Elle mérite d’être connue, pour maintenant et pour la suite, pour l’avenir de notre Église.

L’Église en question, de Christine Fontanet et Michel Jondot. Editions Golias. Février 2022.

Issue du site d’Yves-Marie Blanchard, allez voir

Faut-il prendre le titre du livre que nous présente Yves-Marie Blanchard au sens littéral ? L’auteur, prêtre, docteur en théologie, très impliqué dans le dialogue œcuménique, nous ramène en effet aux mots précis de l’Évangile et même à ceux des textes grecs les plus anciens.

Il nous invite à lire ces mots avec toute leur force et leur clarté, pour comprendre qu’ils sont à l’opposé de tout ce que recouvre aujourd’hui le mot cléricalisme, concept qui dans la vie de l’Église peut concerner autant l’attitude des laïcs que celle des clercs.

Le titre du premier chapitre « Ne dites à personne : Père », donne le ton. Mais il y a des choses plus profondes que la question des appellations, notamment toutes les formes d’abus de pouvoir ou toutes les barrières qui minent la communauté de l’Église.

Le livre n’est pourtant pas un réquisitoire ; il veut apporter une contribution constructive à une vie de l’Église la plus conforme possible au message du Christ. L’auteur a recherché les références des évangiles ou des épîtres qui mettent en évidence l’absence de toute distinction de supériorité des uns par rapport à d’autres. « Il n’y a ni esclave, ni (personne) libre ; il n’y a pas masculin et féminin ». Ou, s’il y a supériorité, c’est celle des petits, des tout petits, qui est rappelée.

Même si la mission des Douze est spécifique, l’envoi apostolique est adressé pareillement par Jésus à soixante-douze disciples. L’auteur en déroule les conséquences pour notre temps, en montrant toutes les qualités attendues de ceux qui doivent s’efforcer d’être des bons bergers à l’image du Christ.

Blanchard conclut ce petit livre, facile à lire, composé de rappels rafraîchissants, par une analyse piquante et stimulante de la synodalité qui est le chemin de l’unité de l’Église.

Arnaud Laudenbach

Contre le cléricalisme, retour à l’Évangile, Yves-Marie Blanchard, Salvator 2023, 135 pages, 16 €